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Soraya Martinez Ferrada : Une histoire de compétences linguistiques, de leadership et d’appartenance

Lorsque Montréal a élu Soraya Martinez Ferrada à la mairie, la plupart des gros titres ont porté sur la politique. Mais son histoire recèle une leçon plus discrète : celle du courage, de la patience et de ce que signifie construire une vie à travers langues et cultures. Née au Chili, Soraya Martinez Ferrada est arrivée au Canada enfant, après que sa famille ait fui la dictature de Pinochet. Ils se sont installés dans l’est de Montréal, un quartier populaire et diversifié où le français était omniprésent dans les rues et les écoles. Elle y est arrivée sans en parler un mot, mais a baignée dans la langue. Au fil du temps, cette langue qui lui semblait étrangère est devenue une part intégrante de son identité, un pont vers la communauté qui l’élirait plus tard à sa tête.


De Saint-Michel à la Colline du Parlement puis de retour à Montréal

Ferrada a débuté sa carrière près de chez elle, en travaillant dans des organismes communautaires avant de se lancer en politique. Elle a été élue conseillère municipale de Saint-Michel en 2005, puis a occupé le poste de chef de cabinet au sein du gouvernement municipal de Montréal.

En 2019, elle a accédé à la scène nationale en tant que députée de Hochelaga sous l’étiquette du Parti libéral. Elle est ensuite devenue secrétaire parlementaire à l’Immigration , puis aux Transports , et enfin ministre du Tourisme et ministre responsable de l’Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec .

En 2025, elle est revenue à ses racines en politique municipale en tant que chef d’ Ensemble Montréal. En devenant mairesse de Montréal, elle est l’une des rares femmes immigrantes de l’histoire canadienne à occuper un tel poste.

Elle a accompli tout cela principalement en français et en anglais — des langues qu’elle a dû apprendre, adopter et maîtriser.


Le pouvoir de grandir dans une nouvelle langue

L’histoire de Ferrada est exceptionnelle, non seulement parce qu’elle a maîtrisé le français, mais aussi parce qu’elle se l’est approprié. Contrairement à beaucoup d’adultes qui apprennent le français plus tard, elle a eu l’avantage du temps : la possibilité d’assimiler la langue grâce à l’école, aux amitiés et à l’expérience. Pourtant, même ainsi, le chemin n’a pas été facile. S’adapter à un nouveau pays et à une nouvelle culture dès l’enfance, c’est encore traduire le monde mot après mot.

Son histoire montre que l’apprentissage des langues n’est pas une question de perfection, mais de participation . Il s’agit d’oser parler, même en cas d’hésitation ; d’écouter attentivement jusqu’à ce que tout devienne clair ; de laisser une nouvelle langue façonner notre regard sur les autres et nos relations avec eux.


La langue comme opportunité

Au Québec, la maîtrise du français conditionne souvent l’accès aux opportunités. Ce n’est pas une question de talent, mais de connexion : c’est la capacité de travailler et de collaborer dans la langue qui rythme le quotidien ici.

Le parcours de Ferrada illustre ce qui devient possible lorsque la langue, loin d’être une barrière, se transforme en pont. Sa maîtrise du français, en plus de l’anglais et de sa langue maternelle, l’espagnol, lui a permis de s’intégrer à différentes communautés et groupes politiques. Plus qu’un outil professionnel, la langue est devenue son moyen d’appartenance.

Nous ne partons pas tous du même point. De nombreux adultes apprennent le français aujourd’hui en parallèle de leur travail, de leurs obligations familiales et de la fatigue. Leur progression peut sembler différente, mais leurs efforts n’en sont pas moins importants. Le succès de Ferrada ne doit pas être perçu comme un standard à atteindre; il nous rappelle que chaque chemin vers l’apprentissage d’une langue est valable et que chaque mot appris a de la valeur.

L’apprentissage des langues n’est pas linéaire. Il y a de bons jours, des jours de doute et de longues périodes où l’on a l’impression de stagner. En réalité, la maîtrise d’une langue est rarement un aboutissement ; c’est un processus qui dure toute la vie.


L’appartenance passe par la langue

La langue, c’est bien plus que la grammaire et l’accent ; c’est une façon de se faire comprendre. Pour notre nouvelle mairesse, le français est devenu l’espace où elle pouvait servir, diriger et créer des liens, sans renier ses racines. C’est ce qui a fait d’elle une Montréalaise à part entière.

Pour d’autres, le processus sera peut-être plus lent, plus fragmenté, et c’est tout à fait normal. Le sentiment d’appartenance ne se construit pas le jour où l’on maîtrise tous les temps ; il se construit le jour où l’on commence à se sentir à l’aise d’être soi-même — avec son accent, ses pauses et tout le reste.


À retenir

Le parcours de Soraya Martinez Ferrada n’est pas une leçon de perfection, mais de possibilités. Il nous rappelle que la langue est à la fois une compétence et une histoire — une histoire qui se déploie différemment pour chacun d’entre nous.

Que vous ayez commencé à apprendre le français enfant ou bien plus tard, à l’âge adulte, en jonglant avec mille autres choses, chaque étape compte. Chaque mot appris est un geste de connexion, un lien qui vous unit plus profondément à votre communauté.

Et c’est là le véritable pouvoir d’une langue : c’est non seulement ouvrir des portes, mais aussi ouvrir des cœurs.

Chez TFM, nous sommes constamment inspirés par ceux qui écrivent leur propre version de cette histoire : ceux qui étudient, trébuchent, rient et recommencent. Ils nous rappellent qu’apprendre une langue ne consiste pas à être parfait. Il s’agit d’avoir le courage de commencer et la patience de persévérer.

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